Là où tout a commencé

En 1870, des gravures de natifs des îles Sandwich surfant sont publiées dans un magazine américain. Ces publications vont conférer au surfing une paternité hawaïenne.

Or c’est incontestablement le botaniste Joseph Banks embarqués sur l’Endeavour du navigateur anglais James Cook lors de son premier voyage à Tahiti qui le premier, est le témoin privilégié de ces évolutions que les insulaires exécutent avec art dans les vagues. L’observation du horue tahitien est alors retranscrit dans son journal à la date du 29 Mai 1769.

Le surf a bien pris son envol dans les îles de Polynésie orientale avant qu’il ne s’exporte dans le Pacifique nord aux îles Hawaii où prendra le nom de « Hee nalu ». Peter Henry Buck, dans son ouvrage « Les migrations des Polynésiens » rappelle que le barde hawaiien Kama-Hua-Lele chantait :
« Regarde Hawai’i, une île, un peuple
Les gens de Hawai’i sont les enfants de Tahiti. »

Les Tontons surfeurs tahitiens

Le surf tahitien moderne a certainement diverses origines sans qu’il soit possible d’en attribuer plus la paternité à des Tontons surfeurs en particulier pour reprendre le reportage réalisé par l’émission Thalassa sur les origines du surf français.

Henere Lucas serait cependant le pare fondateur incontesté du surf tahitien moderne grâce à une planche de surf de douze pieds, laissés par le petit ami américain d’une de ses amies.
La première génération de surf va donc se construire autour d’Henere Lucas, de Rémy Paofai et de son fiera Éric, Croti Pouira et Charles Villerme. Ils seront rejoints par Gilles Leboucher puis un peu plus tard son frère Roland et Denis Davio, tous Ies trois cousins germains des Paofaï, Oscar Norman mais aussi des surfeurs aujourd’hui méconnus comme Dave Cave en atteste la célèbre photo prise par Nancy Hall, mère des trois Rutgers qui les réunit avec les champions américains.

Si Ies vagues d’Arue favorisent la naissance du surf tahitien moderne, celles de la pointe des pêcheurs à Punaauia, donnent au surf tahitien un même essor avec Patrick et Michel Leboucher. Avec son copain de quartier Gérard Lucas surnommé petit Gérard, Michel Leboucher, ils n’auront de cesse d’écumer les vagues de la peinte des pêcheurs, du cimetière et du futur musée de Tahiti et des îles.

Il ne manque plus aux pionniers du surf tahitien moderne que de se doter de planches adaptées pour parfaire leur art.
Outre ses talents de surfeur, Henere Lucas deviendra un des premiers shapers locaux.
Roland Leboucher va se lancer à son tour dans la fabrication de ses propres planches. Michel Leboucher à Punaauia l’imitera.

Le surf tahitien moderne est né. Il lui reste maintenant qu’à se constituer en club avec le Tahiti Surf Club pour se mesurer dans de premières compétitions locales, nationales et enfin internationales.

La « Vague Tahitienne »

Dans l’histoire de la Fédération française de Surfriding, l’émergence des surfeurs tahitiens dans les championnats de France sera qualifiée de Vague Tahitienne.
Jean-Baptiste Agnieray est sacré champion de France junior. Henere Lucas gagne en toutes catégories.
Les Tahitiens participent cette même année à leurs premiers championnats d’Europe.
Les juges anglais se montrent cependant sévères dans leurs notations tentant de privilégier les surfeurs européens en lice.

En 1972, Patick Juventin emporte le titre de junior puis celui de champion de France toutes catégories.
En 1973, Eric Paofai remporte la finale Hommes. Claude Laurent remporte l’épreuve reine toutes catégories.
Le Tahiti Surf Club a gagné son pari et la vague tahitienne est désormais en marche.
Elle va truster 14 années durant les podiums nationaux avec les futures figures montantes du surf tahitien comme Arsène Harehoe et Vetea David.

Le premier Français champion du monde de surf est tahitien : Vetea David (Poto)

En 1986, les championnats du monde se tiennent en Angleterre à Newquay, sur la côte atlantique des Cornouailles. L’équipe de France est respectivement composée des deux équipes :
A pour la France continentale et B pour la France d’outre-mer qui comprend notemment les surfeurs tahitiens :
Wilfrid Sandford, Arsène Harehoe, Teremu Harehoe, Vetea David, Moana David et Christine Sanford.

L’équipe de France B créé la surprise en accédant aux finales de championnat du monde disputés d’ordinaire par les deux grands du surf mondial que sont les Etats-Unis et l’Australie.
Le magazine Surf Session le traduit par le frisson français.
Le jour des finales, la houle est toujours de la fête avec des séries à deux mètres.
Vetea David finit premier de sa demi-finale devant le Hawaiien Shimooka. L’Australien Nicky Wood et l’Américain Kelly Slater se qualifient également.
L’Australien est donné vainqueur. Le Tahitien Poto domine la finalement et devient le premier Français champion du monde de surf en remportant ce titre de la catégorie Junior.

L’équipe de France B qui réuniot les territoires et départements d’outre-mer se ckasse à la 4e place alors que l’équipe de France A est 7e.